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Gaston RAMON (1886-1963)
Après des études secondaires au lycée de Sens, Gaston Ramon entre à l'École vétérinaire d'Alfort. Là, il s'intéresse moins à la médecine vétérinaire qu'au travail de laboratoire.
Le professeur Vallée, chargé de l'enseignement de la microbiologie, le recommande, à la fin de sa scolarité, à Émile Roux, alors directeur de l'Institut Pasteur.
1906 - 1910 : élève de l'École nationale vétérinaire d'Alfort dont il sort diplômé en 1910.
1911 - 1920 : son maître de l'école d'Alfort le présente à Émile Roux qui l'affecte en qualité de vétérinaire au service de production des sérums, à l'annexe de Garches de l'Institut Pasteur. Il y travaille sous la direction du vétérinaire Alexis Prévôt. Il est chargé d'immuniser de très nombreux chevaux et de récolter des sérums antitétanique, antidiphtérique et antigangréneux, destinés au traitement de ces maladies.
1915 : Émile Roux lui demande de trouver un antiseptique propre à assurer, dans des conditions de guerre, une bonne conservation des immunosérums (les sérums souffrent de contaminations microbiennes dues à la récolte, la mise en flacons et aux mauvaises conditions de transport). Le choix du formol se révèlera excellent. La même année il perfectionne sa technique bactériologique dans le laboratoire de Maurice Nicolle.
1917 : épouse Marthe Momont, petite-nièce d'Émile Roux.
1920 : obtient d'Émile Roux et Louis Martin, l'autorisation d'installer un petit laboratoire près de son logement de l'annexe de Garches (Institut Pasteur).
1921 : met au point un procédé de purification des sérums antitoxiques qui va rendre les accidents sériques moins fréquents et moins sévères.
1922 : lors d'expériences entreprises sur le poison diphtérique, Gaston Ramon observe la formation d'une précipitation au sein d'un mélange de toxine diphtérique et de son antitoxine. Il remarque que cette floculation se montre d'autant plus intense que le mélange de toxine et d'antitoxine se sont mutuellement saturées. Cette constatation sert de base à la méthode de dosage par floculation qui permet de titrer in vitro l'antitoxine diphtérique ce qui, auparavant, ne pouvait se faire que par l'épreuve in-vivo sur des animaux d'expériences.
1923 : démontre que la toxine diphtérique qui a subi l'action simultanée d'une petite quantité de formol et de la chaleur, se transforme en un dérivé inoffensif mais qui conserve intact son pouvoir vaccinant. Gaston Ramon lui donne le nom d'anatoxine diphtérique. Après quelques essais, la vaccination par l'anatoxine diphtérique entre dans la pratique. À la même époque, il indique que, d'après des principes identiques, la toxine tétanique peut, elle aussi, être transformée en anatoxine tétanique.
1924 : montre qu'à partir des venins peuvent être obtenus des anavenins.
1925 : instaure le principe des substances adjuvantes et stimulantes de l'immunité, technique qui permet d'obtenir des sérums plus riches en antitoxines en joignant au vaccin une substance irritante pour les tissus.
1925 - 1926 : applique l'anatoxine tétanique à la prévention du tétanos, chez les animaux domestiques avec Pierre Descombey, chez l'homme avec Christian Zoeller.
1926 : instaure avec Christian Zoeller la méthode des vaccinations associées. Elle consiste à utiliser un vaccin mixte composé d'un vaccin microbien associé à une ou deux anatoxines. On réalise ainsi plusieurs immunisations en une seule injection. Cette technique est à la base de la conception du vaccin diphtérie-tétanos.
1929 - 1934 : en collaboration avec Robert Debré, effectue des recherches biologiques et immunologiques concernant la diphtérie et la scarlatine.
1926 - 1944 : nommé directeur de l'annexe de Garches de l'Institut Pasteur, après le décès d'Alexis Prévôt.
1932 : installe, à l'annexe de Garches, le service de cinématographie scientifique de Jean Comandon.
1934 : élu membre de l'Académie nationale de médecine. Prix décerné par l'Académie : Clotilde Liard (1924).
1934 - 1940 : succède à Albert Calmette au poste de sous-directeur de l'Institut Pasteur (Paris), alors que Louis Martin en devient le directeur.
1937 - 1940 : est chargé de coordonner l'ensemble des services assurant la production des sérums et des anatoxines. Entre 1939 et 1940, l'Institut fournit sept millions de doses de sérums et vaccins pour les armées.
Avril 1940 : est nommé à la direction de l'Institut Pasteur. André Boivin et Noël Bernard deviennent sous-directeurs.
5 décembre 1940 : démissionne de la direction de l'Institut, les réformes financières et administratives qu'il souhaite voir appliquer étant refusées par le conseil d'administration. C'est Jacques Tréfouël qui lui succède.
1941 : est nommé directeur honoraire de l'Institut Pasteur et devient le chef du groupement de services immunologie et siège à ce titre au Conseil scientifique.
1943 : élu membre libre de l'Académie des sciences, Paris. Prix décernés par cette académie : Bréant (1925), général Muteau (1937).
1944 : quitte la direction de l'annexe de Garches, remplacé par Édouard Lemétayer.
1947 : nommé directeur de recherche de l'Institut national d'hygiène.
1948 : quitte ses fonctions à l'Institut Pasteur pour devenir directeur de l'Office international des épizooties, à Paris.
1959 : prend sa retraite.
3 mai 1962 : remet l'épée d'académicien à Robert Debré, lors d'une cérémonie organisée au Centre international de l'enfance (CIE), en présence de plusieurs personnalités dont Ludwik Rajchman.